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Inspire

Greenmoods est un blogzine et un Studio de création prônant un état d'esprit optimiste et positif à tendance écologique.

Une vision plus à l'écoute de la nature et une envie de changer nos modes de vie

pour plus de sens et de cohérence.

SLOW FASHION

SLOW FASHION,

UNE RÉVOLUTION EN MARCHE

FATIMATA BAILLY, MARIÉE, 2 ENFANTS. FONDATRICE D'UNE MARQUE DE PRÊT-À-PORTER (MAISON MIXMELÔ) DEPUIS UN AN, ANCIENNE "FASHION PORN" PROFONDÉMENT TOUCHÉE PAR LES DIKTATS DE LA MODE.

Ancienne taille mannequin longtemps affectée par la transformation de sa silhouette avec l’arrivée des enfants. Décide de dire non aux stéréotypes et aux codes de la mode, le jour où elle a décidé d’accepter son corps et d’assumer sa féminité. Résolument optimiste, joyeuse, elle a pris la décision de repenser sa vie et de donner un sens aux choses qu’elle réalise.

CITATION DU MOMENT

"Pour donner un sens à sa vie, il faut vivre pour un idéal plus grand que soi" Anonyme

L’ENGAGEMENT ET LA FRÉNÉSIE DES 25-40 ANS...

 

La France n’a jamais autant compté de jeunes créateurs tous domaines confondus, pour preuve le nombre a doublé depuis 15 ans. En 2017, il s’est créé plus de 590 000 sociétés dont 36% ont été montées par de jeunes entrepreneurs de moins de 30 ans. Le décor est planté.

J’ai apporté ma propre analyse à ces chiffres et utilisé ma position dans tout ça pour en conclure qu’une partie de la génération des 25-40 ans se sent investie d’une cause. Celle de construire le monde de demain pour nous et nos enfants. Celle de penser à soi aujourd’hui mais non au détriment de demain. Nous sommes investis d’une ambition de rendre notre société plus responsable, plus bienveillante, plus à l’écoute de notre environnement qui nous accueille. Nous questionnons sur notre place sur cette terre, sur nos vies et à l’impact (négatif comme positif) qu’elles peuvent causer, et peut être tout simplement sur le sens à donner à nos vies et à nos actions.

 

En tant que jeune entrepreneure dans le milieu de la mode, je croise beaucoup d’autres jeunes créateurs. Chacun a son histoire personnelle, sa madeleine de Proust, ses convictions et ambitions. Mais, un point relie la majorité d’entre nous qui avons décidé d’opérer dans la mode : nous sommes issus de la “fast fashion”. La "fast fashion", celle qui change toutes les semaines au détriment de toutes valeurs éthiques, morales, sociales, environnementales.

VERS UNE PRISE DE CONSCIENCE DE PLUS EN PLUS FORTE ENVERS L’INDUSTRIE DE LA MODE ET DU TEXTILE

L’industrie de la mode et du textile est la deuxieme industrie la plus polluante dans le monde : « plus de 2000 litres d’eau sont nécessaire pour produire un tee-shirt, soit l'équivalent de ce qu’une personne boit en 3 ans », mais c’est aussi l’industrie qui est le plus à la traîne pour se repenser éco-responsable.

 

Oui, l’alerte est donnée. L’information de plus en plus accessible pour tous dévoile les pratiques des grands industriels de la mode et du textile. On constate qu’ils ne maîtrisent plus grand chose sur leur chaîne de production du fait des nombreux intermédiaires qu’ils emploient : producteurs, négociants, fabricants, transports, délocalisation etc. On remarque aussi, qu’ils produisent sous l’emprise de la rentabilité au détriment de la viabilité et de la pérennité.

 

Cela en révolte beaucoup et commence à en faire agir plus d’un. Oui, les consciences commencent à s'élever. Lorsque nous faisons une pause et que nous prenons le temps d’observer, de comprendre et d’assimiler, on en vient à se demander comment peut-on aujourd’hui acheter un t-shirt à 5€ ? Comment une marque peut sortir une nouvelle collection tous les 15 jours ?

 

Même si certains des géants de cette industrie commencent à mettre des choses en place, ce sont les jeunes marques de créateurs qui essaient d’inverser ce fonctionnement à impact négatif sur la société, l’environnement et sur nos manières de consommer. Certains diront même que la nouvelle ambition est de « faire de la niche une norme qui s’impose ».

Afternoon Breeze

"FAIRE DE LA NICHE UNE NORME QUI S'IMPOSE"

Hoopal

MAISON MIXMELÔ, UNE EXPÉRIENCE DE MARQUE QUI SE VEUT ÉTHIQUE, UN LONG CHEMIN QUI NE FAIT QUE COMMENCER.

Vous l’avez lu précédemment, je suis une jeune entrepreneure, créatrice d’une nouvelle marque de vêtement pour femme sous le nom de Maison Mixmelô. J’ai choisi le milieu de la mode par affection mais aussi pour exprimer un message, pour agir à ma manière sur le devenir de la société que je veux construire.

En tant que créatrice de mode, je me devais de me poser les bonnes questions pour faire de mon mieux et de manière pérenne : qu’est ce qu’une mode éthique ? Une mode éco-responsable ? Qu’est-ce que la slowfashion ? Quelles sont mes valeurs morales & sociales ? Quel modèle d’entreprise montrer à mes enfants ? Quel sera l’impact de mes actions ?

 

Répondre à toutes ces questions (non exhaustives) demande du temps et est un long parcours (du combattant) pour créer sa marque. Après plus d’une année de travail intense, je vous garantie que cela en vaut la chandelle, que cela est loin d’être fini mais que je suis d’autant plus déterminée pour avancer dans le bon sens.

 

Oui, les engagements sont nombreux. C’est presque même effrayant et on a vite fait de se dire, le combat est trop grand pour moi, jeune entrepreneur face aux énormes industriels et à l’économie de la rentabilité en place dans notre société.

 

Mais je constate au quotidien et dans différents domaines de la vie, qu’une partie des consommateurs s’engage pour devenir des consomm’acteurs : consciente que ce qu’elle achète est un vote pour la société dans laquelle elle vit. Et c’est cela qui me motive, moi aussi faire ma part en tant qu’entrepreneure. Créer un cercle vertueux entre créateur et consommateur.

 

En tant que créatrice, j’ai décidé de m’engager en choisissant ma bataille, celle qui me touche et me permettra de soulever des montagnes. J’ai accepté aussi qu’il m’est impossible de tout faire en même temps.

Maison Mixmelô

"J'AI ACCEPTÉ QU'IL M'EST IMPOSSIBLE DE TOUT FAIRE EN MÊME TEMPS"

Maison Mixmelô

MONTER LA PREMIÈRE PIERRE DE L'ÉDIFICE ET MONTER PETIT À PETIT.

Pour Maison Mixmelô, j’ai donc fait des choix de départ accompagnés d’un plan d’évolution pour prendre le temps de bien réaliser les choses et d’arriver à un objectif principal : une chaîne de production pleinement maîtrisée du fil au vêtement en passant par les canaux de distribution et le désir d’avoir un impact social bénéfique pour mon pays d’origine : le Mali.

Produire une collection est un long processus dont on ne se rend pas forcément compte en tant que consommateur. Lorsque l’on est du côté de l’entrepreneur, on prend conscience des différents enjeux : sourcing matières, fournitures, gestion des façonniers, prototypages, contrôle qualité et matières labellisés, vérification des valeurs morales et sociales des usines partenaires, essayages, mise en place des prix, système de vente, création de partenariats sociaux…

 

Toutes ces questions en tête, j’en viens toujours à me demander comment les grandes marques peuvent proposer 8 collections par an tout en étant irréprochables sur toute la chaîne de production ? Et au-delà des problématiques que la fabrication engendre, c’est tout un système de sur-production et de déchet qui est à revoir.

Pour ma part, certains choix de départ se sont fait naturellement.

 

  • D’une contrainte de jeune créatrice, à qui l’on restreint les accès aux tissus car il faut de très grandes quantités pour commander, j’en ai tiré parti en me fournissant en destockage de matière et en matière produite en quantité limitée. Au-delà de l’aspect économique, utiliser des tissus de fins de séries permet de réduire les déchets.

 

  • Je suis Malienne d’origine et j’ai donc une forte connexion avec les tissus que l’on appelle Wax. Belle coïncidence, la politique de Vlisco (premier producteur officiel de wax) collait parfaitement avec mon désir de petite quantité. Associé à deux, trois fournisseurs de déstockage, je pouvais créer ma collection avec un objectif principal : créer moins mais mieux me permettant également de lutter contre l’uniformisation proposée par la “fast fashion”.

L’HUMAIN AU COEUR DE LA PRODUCTION ET DES

QUESTIONNEMENTS.

Pour qui ? Pourquoi ? Avec qui ? Il y a mon action individuelle et l’action collective, celle de mes partenaires, collaborateurs associée à la mienne pour avancer et essayer de faire mieux.

Je suis allée à la rencontre de chacun de mes fournisseurs et façonniers ( Portugal, Italie, Mali ) pour comprendre comment ils travaillent, ce qui les motive, les conditions de travail des salariés, et connaître leur histoire tout simplement. C’est leur histoire associée à la mienne qui permet d’avancer. Ce n’est pas seulement une relation de commanditaire / payeur, c’est une relation à double sens basée sur le respect et la bienveillance car chacun des acteurs de la chaîne a besoin de l’autre. Ceci permettant de mettre en place des collaborations durables et pérennes.

 

Etant Franco-malienne ou comme j’aime à dire “citoyenne du monde”, je souhaitais pouvoir impacter sur l’économie de mon pays d’origine de manière directe ou indirecte peu importe, en tout cas de la manière la plus juste et réfléchie. Je mets donc en place des collaborations impliquant des populations démunies afin qu’elles puissent créer leur propre source de revenu en établissant un commerce équitable. Il y a d’ailleurs un dicton que j’aime beaucoup  «Si tu veux nourrir une personne, apprends-lui à pêcher au lieu de pêcher pour elle »…

 

L’humain c’est aussi le rapport au consomm’acteur. J’ai fait le choix de mettre en place une marque totalement transparente en transmettant les étapes de production d’un vêtement : qui ? quoi ? comment ? où ? combien ? Pour moi, c’est le respect et une mise en confiance légitime. “Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l’on te fasse”. Avant d’être entrepreneure, je suis aussi une consomm’actrice qui souhaite m’informer et être informée. Alors si d’un côté j’ai cette volonté, en tant qu’entrepreneure, je me dois d’informer sans cacher la vérité.

 

Alors bien sûr, j’aurai pu choisir d’être transparente à partir du moment où j’aurai été irréprochable. Mais dans ces cas là, j’estime que l’on ne fait plus grand chose et que l’on avance pas. J’ai choisi d’être transparente dès le début avec les hauts et les bas, les échecs et réussites, avec l’idéal et le moins idéal et d’avancer avec une seule ambition : faire les choses bien sur du long terme avec ceux qui adhèrent à ma vision.

LA TRANSPARENCE, C’EST CE QUE BEAUCOUP DE MARQUE DEVRAIT FAIRE, ET TRANSPARENCE VEUT AUSSI DIRE AFFICHER DES PRIX JUSTES.

Que ce soit en tant que consommateur ou en tant que jeune entrepreneur dans le milieu de la mode, il est difficile de se positionner dans cette jungle des prix. Pour un créateur désireux de créer une marque, la claque peut être violente lorsque l’on prend conscience de ce qui se cache sous un t-shirt vendu à 5€ ! Mais voilà, lorsqu’un t-shirt est vendu entre 5€ et 50€, comment savoir le prix juste du produit ?

 

C’est avec transparence ET pédagogie qu’il faut expliquer clairement les composantes d’un prix aux consommateurs. Ceci pour plusieurs raisons :

 

  • Pour qu’ils adhèrent au concept et à la philosophie de la marque

  • Pour instaurer une relation de confiance durable

  • Pour partager des convictions et des valeurs communes

  • Pour créer de la fidélisation : pourquoi se séparer d’une marque qui fait bien les choses ?

  • Pour montrer du respect et de la bienveillance

 

En tant que consomm’acteurs, vous êtes en droit de vous questionner sur ce qui compose un prix. Voici les critères à connaître qui permettent aux marques de fixer leur prix : 

 

  • Le design de la collection

  • Le sourcing des matières premières

  • Les matières premières textile

  • Les fournitures (boutons, zip, rubans etc)

  • La labellisation des produits et des partenaires

  • Le lieu de fabrication et le prix de la main d’oeuvre

  • Le prototypage, le suivi de fabrication et le contrôle qualité

  • Le transport

  • Le shooting photo (photographe, lieu, mannequins, maquilleurs etc)

  • Le packaging

  • Le mode de distribution (vente physique ou en ligne influent sur le prix)

  • La tva

  • Et enfin la marge réalisée par la marque

 

Mais attention marge ne veut pas dire “bénéfices directs dans la poche”. Généralement, la marge sert à réinvestir pour se développer sur : la prochaine collection, la communication, un nouveau projet positif pour la marque etc

 

En fonction des choix réalisés par la marque, le prix fixé est juste ou non. Et c’est grâce à la transparence que les consomm’acteurs seront à même de juger du bon rapport qualité / prix d’un produit et de l’engagement d’une marque.

 

En tant que jeune entrepreneure dans la mode, j’ai fait le choix de la transparence. Ce modèle ne demande qu’à s’enrichir et se développer. J’y travaille. D’autres marques ont déjà pris ce chemin telle qu’Everlane qui décortique le prix de chacun de ses produits vendus en ligne ou bien encore Leo & Violette.

 

Grâce à cette démarche honnête, nous avons entre les mains toutes les informations pour faire nos choix de manière responsable.

Chaque prix est décortiqué sur Everlane

Pantalon chino homme 68$ Everlane

Chaque prix est décortiqué  sur Léo & Violette

Sac Circle bag Léo & Violette

lE CONSOMM'ACTEUR A UN POUVOIR : CELUI DE VOTEr POUR LE MODÈLE DE SOCIÉTÉ QU'IL VEUT.

"JE SUIS CONVAINCUE QU"UNE NOUVELLE RÉVOLUTION EST MARCHE : CELLE DE LA VRAIE VALEUR DES CHOSES ET DE L'AUTHENTICITÉ"

UNE MARQUE SANS CONSOMM’ACTEUR, N’EST PLUS RIEN.

Vous l’avez compris le consomm’acteur a un grand pouvoir. Celui d’adhérer ou non à la marque et à sa politique simplement par le fait d’acheter ou de refuser. C’est donc une relation à double sens qui doit s’instaurer. L’un sans l’autre ne peut fonctionner.

 

S’habiller éco-responsable est un combat / une conviction qui se mène d’un côté comme de l’autre. Le soutien des deux côtés est primordial. C’est grâce au consomm’acteur que les marques arriveront à démocratiser et rendre accessible une mode (éco)responsable, une mode éthique. C’est grâce aux marques engagées que le consomm’acteur pourra faire des choix qui correspondent à ses valeurs.

 

N’oublions pas qu’il y a un tout premier choix à faire : celui d’accepter de ne plus payer un t-shirt 5€. Car oui il fait du bien à votre porte monnaie, oui il enrichit votre garde-robe (de manière éphémère) mais non il ne répond pas à un prix juste par rapport à une chaîne de production respectueuse à tous les niveaux que nous avons évoqué précédemment.  Je suis convaincue qu’une nouvelle révolution est désormais en marche : celle de la vraie valeur des choses et de l’authenticité.

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